Un constat implacable​
La planète Terre est née il y a environ 4,5 milliards d'années. La vie est ensuite apparue dès le premier milliard d'années. En comparaison, la durée de vie de l'Homme est ridiculement courte puisqu'il n'est apparu sous sa forme la plus évoluée que depuis environ 50.000 ans. La cohabitation de l'Homme avec son environnement a été plutôt harmonieuse jusqu'à la fin du XIXème siècle, période à partir de laquelle l'industrie et l'utilisation des énergies fossiles se sont mises en place. L'Homme n'a donc été présent que pendant une période très faible de l'existence de notre planète.
Cette situation a changé de manière radicale aux XVIIIème et XIXème siècles, avec la découverte de nouvelles sources d’énergie et la mécanisation des activités humaines qui ont bouleversé les méthodes de production, modifié le rythme et l’organisation du travail, transformé la société.
Le développement de la technologie associé à des modes de production particulièrement efficaces comme la "taylorisation" ont été à la base de l’innovation technologique et permis l’invention de nombreux appareils ou machines à l’origine de l’amélioration de la vie quotidienne et du bien-être des citoyens.
A contrario, la révolution industrielle et agricole a eu de nombreux impacts négatifs sur les facteurs sociaux et environnementaux qu’il faut aujourd’hui gérer dans l’urgence. Ainsi, la production soutenue de biens et de services marchands a conduit à un épuisement des stocks de ressources naturelles comme l’énergie, les métaux, les minerais, ainsi qu’à une dégradation cruciale des facteurs sociaux et environnementaux. Ces phénomènes ont été exacerbés par l’explosion démographique mondiale actuelle et par l’émergence de nouveaux géants économiques comme la Chine et l'Inde au sein desquels la demande individuelle augmente logiquement. Aujourd'hui, les niveaux de pollution ont atteint un stade qui met en danger la vie des citoyens, des enfants en particulier (voir étude du Nouvel Observateur).
Au niveau social, les écarts entre les plus riches et les pus pauvres ne cessent d'augmenter. Ainsi, selon le rapport de l'OXFAM de janvier 2015 (Oxford, GB), une personne sur trois vit en-dessous du seuil de pauvreté dans le monde ; aujourd'hui, 62 personnes (contre 388 personnes en 2010), possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, soit plus de 3,6 milliards d'idividus.
Cette évolution du comportement de l’Homme sur la planète constitue une menace réelle pour son propre avenir. Paul Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995 pour ses travaux sur les réactions atmosphériques, a introduit en 2000 le terme
"Anthropocène" issu du grec anthropos signifiant être humain pour définir une nouvelle ère qui a débuté au moment où les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre. Cette période débuterait à la fin du XVIIIème siècle et succéderait à l'ère géologique de l'Holocène. Une telle proposition témoigne du bouleversement de l'écosphère terrestre dû à l'influence de l'Homme après la révolution industrielle.
C'est ce constat alarmant qui nous a amené à créer l'association GREFFE
Nous vivons une période charnière au cours de laquelle des transformations majeures au plan économique, social et environnemental devront se mettre en place rapidement pour assurer la sauvegarde de la biosphère terrestre dont l'Homme est une composante.
Selon les principaux décideurs politiques et économiques de ce monde, la solution serait unique. Elle passerait forcément par une relance de la croissance, donc de la production et de la consommation, qui aggraverait la pénurie en ressources naturelles, la dégradation de notre environnement et l’instabilité sociale comme l’ont montré des études scientifiques sérieuses récentes [Scheffer et al Nature 2009 ; Barnosky et al Nature 2011 et Nature 2012 ; Salomon et al Nature 2011].
Le modèle économique qui est à l’origine de nos difficultés serait alors conservé, voire amplifié, pour les résoudre ! Or, de nombreux économistes (Meadows et al 1972, Nicholas Georgescu-Roegen 1985, Joseph Stiglitz 2001, Walden Bello 2003, Elinor Ostrom 2009, Robert Gordon 2012, Graham Turner 2014) dont certains ont été « nobélisés », montrent (i)- qu’une croissance durablement élevée n'est plus envisageable; (ii)- qu’il est possible d'assurer un niveau de vie confortable pour les générations futures par l'organisation d'une nouvelle société et la genèse de systèmes de production originaux.
L'association GREFFE a été créée pour analyser et diffuser ces nouvelles approches sociétales, économiques et écologiques auprès des citoyens et des décideurs locaux et nationaux, en dehors des contraintes liées aux cadres institutionnels.